Cette petite ville de province, plus connue à travers le monde sous le nom allemand d’Auschwitz, fut témoin d’un des plus grands crimes dans l’histoire de l’humanité. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, environ 1,5 million de personnes furent assassinées dans le camp d’extermination nazi qui s’y trouvait. La visite du musée qui a été créé dans l’ancien camp force à une réflexion profonde sur l’essence de l’humanité et sur la dignité humaine.
Actuellement, Oswiecim est un centre commercial et économique important (avec une industrie mécanique et chimique bien développée), habité par environ 45 000 personnes. Toutefois, la majorité des polonais et le monde entier associent la ville à son passé sombre et à l’horrible camp d’extermination qui s’y trouva autrefois. Mais il existe aussi d’autres raisons pour visiter Oswiecim.
Les habitants de la ville soulignent qu’ils habitent à Oswiecim et non pas à Auschwitz, dans la ville qui, il est vrai, fut marquée par l’histoire mais où la vie continue de couler. Les nombreuses organisations culturelles qui y agissent le confirment.
Le Centre juif est une des plus importantes et les plus actives d’entre elles. Cette organisation, abritant un centre culturel, un musée et une synagogue, ne s’occupe pas uniquement de la commémoration des victimes de l’Holocauste mais aussi aide les visiteurs à comprendre plus profondément la culture et l’histoire des Juifs polonais. Sa synagogue fut la seule qui eût subsisté à la guerre et devint par la suite, le premier lieu de culte rendu après la guerre à la communauté juive. Nous vous recommandons aussi de visiter le Centre du Dialogue et de la Prière.
La Vielle Ville d’Oswiecim, où se trouvent quelques églises anciennes et les ruines d’un château, est très avenante et charme les visiteurs par sa tranquillité. Cet endroit propice à la réflexion vous permettra de vous remettre de l’impression choquante que laisse le camp. D’ailleurs, à tous ceux qui peuvent s’arrêter à Oswiecim pour plus longtemps, nous recommandons une excursion au village voisin de Pszczyna, une des bourgades les plus anciennes de la Silésie, et à Wieliczka, mine de sel médiévale. Dans les alentours, se trouve aussi la fascinante Kalwaria Zebrzydowska, connue pour son sanctuaire dédié à la Vierge Marie.
Oswiecim est localisée au Sud de la Pologne, à seulement 60 km de Cracovie et à 30 km de Katowice. Elle fait partie de la voïvodie de la Petite-Pologne et se trouve près de sa frontière avec la Silésie. La ville se situe dans la Vallée d’Oswiecim, non loin de l’endroit où la Sola et la Przemysza se jettent dans la Vistule.
Oswiecim peut se targuer d’une histoire de plus de 800 ans. Déjà au XIII siècle, elle vit s’octroyer la charte de la ville. Pendant une longue période, Oswiecim fut une pomme de discorde entre souverains polonais et tchèques pour qui les mines de sel locales constituaient une importante source de richesses.
Les Juifs vinrent s’y installer au milieu du XVI siècle et y construisirent rapidement leur première synagogue. Dans les années 20 du XX siècle, jusqu’à 40 % des habitants d’Oswiecim étaient d’origine juive.
La Seconde Guerre mondiale est indubitablement la période la plus tragique de l’histoire de la ville. En 1940, le plus grand camp d’extermination nazi y fut construit et débuta son activité. Les prisonniers politiques polonais furent ses premières victimes mais rapidement, le camp fut transformé en centre de l’extermination massive des Juifs, conformément au plan de « Solution finale » d’Hitler. Son territoire grandit progressivement étant donné la construction des camps à Brzezinka (Birkenau-Auschwitz II) et à Monowice (Monowitz). Les victimes y étaient transportées en wagons à bestiaux de toute la Pologne occupée et de toute l’Europe. La plupart d’entre eux trouvèrent la mort dans les chambres à gaz où ils furent empoisonnés au Cyclone-B, ou moururent de fatigue et de faim.
En 1945, lorsque l’Armée soviétique vint libérer Oswiecim, les Nazis quittèrent le camp en emportant avec eux tous les prisonniers qui étaient capables de marcher et les emmenèrent dans le IIIe Reich. Avant, ils eurent encore le temps de détruire une partie des chambres à gaz et des crématoires ainsi que la plupart des documents. C’est pourquoi le nombre exact de victimes du camp reste encore incertain jusqu’à aujourd’hui. L’on suppose que l’expérience effroyable des Nazis coûta la vie à 1,5- 2,5 millions de personnes, avant tout des Juifs, mais aussi des Polonais, des Russes, des Tziganes et des membres d’une vingtaine d’autres nationalités.
En 1947, les autorités communistes firent créer un musée sur le territoire du camp pour commémorer le lieu symbolique du déclin de l’humanité mais en même temps, elles essayèrent de déprécier la tragédie de la nation juive en déclarant qu’elle y a souffert autant que toute autre nation. En 1967, le Monument international aux victimes du nazisme y fut érigé, et dix ans plus tard, le territoire du camp fut inscrit au patrimoine culturel et naturel mondial de l’UNESCO.